Dernière ligne droite pour acquérir un bien immeuble en Espagne avant de nouvelles augmentations d´impôts en 2013.

1.- Logements neufs

Jusqu´à la fin 2012, les achats de logements neufs sont soumis à un taux de TVA super réduit (4%). S´ajoutent des droits d´enregistrements à un taux de 1% en général (0,5% au Pays Basque et en Navarre). Certaines Communautés Autonomes ont augmenté taux (1,2%). Tel est le cas par exemple de : Communauté Valencienne, Catalogne, Andalousie, Asturies.

A partir de 2013, la TVA sur ces biens neufs sera de 10%. De surcroît des augmentations du taux des droits d´enregistrements sont envisageables, compte tenu de l´état des finances des Communautés Autonomes.

2.- Logements d´occasion

Les biens d´occasion ne sont pas soumis à la TVA et aux droits d´enregistrement mais, en revanche, sont soumis aux droits de mutation. Le taux général en Espagne est 7% (6% eau Pays Basque et en Navarre) mais ici encore, la crise a entraîné des augmentations significatives dans certaines Communautés Autonomes, comme par exemple : Andalousie et Asturies (de 8% à 10%), Baléares (de 7% à 10%), Catalogne (8%).

Là encore, des augmentations de taux sont envisageables en 2013.

INCITATION FISCALE A L´ACHAT DE BIENS IMMEUBLES DURANT LA PERIODE ALLANT DU 12 MAI 2012 AU 31 DECEMBRE 2012

Le gouvernement espagnol vient d´adopter une réforme fiscale visant à réactiver le marché immobilier :

Tout achat d´un bien immeuble qualifié d´urbain par le Cadastre espagnol (exemple: maison, appartement etc…) réalisé entre le 12 mai et le 31 décembre 2012 bénéficiera, en cas revente dans le futur (la loi ne prévoit pas de limite dans le temps), d´un abattement de 50% si une plus-value venait à être réalisée.

Cette réforme s´applique tout acquéreur (particulier ou société), qu´il soit résident fiscal en Espagne ou non résident.

Exemple : achat le 1 septembre 2012 d´un appartement pour une valeur de 150.000 € par une particulier résident en France.

Revente du bien le 1er janvier 2015 pour 170.000 €.

La plus-value générée par cette vente s´élève à 20.000 €.

La plus-value réellement taxable est de 10.000 €.

Remarque : La norme n´est pas applicable si l´acquisition est faite à un membre de la famille de l´acquéreur ou à une société détenue par l´acquéreur ou les membres de sa famille.

NOUVEAUTES FISCALES EN EN MATIERE D´IMPOT SUR LA FORTUNE ET D´IMPOT SUR LE REVENU POUR LES NON RESIDENTS (exercices 2011 et 2012)

1.- Impôt sur la Fortune

Pour les exercices 2011 et 2012, l´Impôt sur la Fortune (Impuesto sobre el Patrimonio) a été réintroduit en Espagne. Cependant, chaque Communauté Autonome est en droit d´amender cette réforme fiscale sur son propre territoire. Tel a été le cas dans les régions de Madrid, Baléares et Valence. Ces amendements sont applicables aux résidents de ces régions mais en revanche, ne s´appliquent pas aux non résidents.

Ainsi, les résidents de ces trois régions sont totalement exonérés de cet impôt alors que les non résidents ayant des biens immobiliers dans l´une de ces régions sont imposables (si leur patrimoine situé en Espagne est supérieur à 700.000 €).

Pour les résidents de l´Union Européenne (+ Norvège, Islande et Liechtenstein) cette situation est clairement discriminatoire. Des situations similaires de discrimination ont déjà été dénoncées par la Commission Européenne dans le passé, et ce, en matière de plus-values et d´impôt sur les successions et donations.

Afin d´éviter tout risque fiscal, les non résidents qui seraient dans cette situation devraient liquider l´impôt (afin d´éviter tout risque de sanction) et présenter des recours afin de tenter d´obtenir le remboursement de cet impôt.

2.- Impôt sur le Revenu

Les non résidents propriétaires de biens immobiliers en Espagne sont soumis à une imposition annuelle qui est calculée en fonction de la valeur cadastrale du/des bien(s).

Durant de nombreuses années, cet impôt n´était que rarement réclamé par l´administration fiscale. Cependant, depuis environ 2 ans, l´administration réalise des contrôles de plus en plus nombreux concernant cet impôt. Il convient donc que les non résidents présentent leurs déclarations d´impôt pour l´exercice 2011, et le cas échéant, régularisent leur situation passée afin d´éviter des risques de redressements fiscaux et de sanctions.

POSSIBLES REMBOURSEMENTS MASSIFS D´IMPOTS SUR LES SUCCESSIONS ET DONATIONS PAYÉS EN ESPAGNE PAR DES RÉSIDENTS DE L´UNION EUROPÉENNE.

Bref commentaire à une décision récente de la Commission Européenne qui intéresse tout héritier/donataire ne résidant pas en Espagne et résidant dans un pays de l´Union Européenne (+ la Norvège, l´Islande et le Liechtenstein) et ayant payé (ou étant susceptible de devoir payer) de l´impôt sur les Successions et Donations en Espagne.
Exemple: résident français qui a hérité (ou va hériter) d´une maison en Espagne suite au décès d´un de ses parents qui lui résidait en Espagne au moment du décès.

1.- Problématiques

La Commission européenne a décidé de poursuivre l’Espagne devant la Cour de justice de l’Union Européenne (UE), dans la mesure où elle considère que ce pays exerce une discrimination en exigeant des non-résidents qu’ils s’acquittent de taxes plus élevées que celles imposées aux résidents en matière de successions et de donations.

La Commission avait déjà demandé officiellement à l’Espagne le 5 mai 2010 (IP/10/513) et une nouvelle fois, le 17 février 2011, de prendre des mesures pour se mettre en conformité avec les règles de l’UE en ce qui concerne les dispositions fiscales relatives aux successions et aux donations. Or, aucune modification n’a depuis lors été apportée à la législation espagnole sur cette question.

En Espagne, les droits de succession et de donation sont régulés à la fois au niveau national et au niveau des communautés autonomes. La législation des communautés autonomes accorde aux résidents un certain nombre d’avantages fiscaux qui, en pratique, leur permettent de payer des taxes beaucoup moins élevées que les non résidents.

Exemple de discrimination: un héritier résidant fiscal espagnol qui hérite de biens soumis à l´impôt sur les successions et donations en Espagne, peut, dans certains cas, obtenir une exonération de 99% alors qu´un héritier résidant dans un autre Etat membre de l´Union européenne, dans les mêmes circonstances, n´aurait pas droit à cette quasi exonération et serait taxable jusqu´à un taux de 34%.
La Commission estime que ce traitement fiscal discriminatoire constitue un obstacle à la libre circulation des personnes et du capital, principes fondamentaux du marché unique de l’UE, et contrevient au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (articles 45 et 63 respectivement).

2.- Actions envisageables

Les arguments soulevés par la Commission permettent de penser qu´une condamnation de l´Espagne, d´ici quelques années, sera obtenue.

Il est important de souligner que la reconnaissance par la Cour de Justice d´une telle violation du droit communautaire n´aurait pas d´impact automatique ou immédiat sur les situations personnelles de résidents de l´Union Européenne qui aurait payé un excès d´impôt en Espagne.

Par conséquent, si des particuliers estiment avoir subi un préjudice du fait de la violation du droit européen, ils doivent, dès à présent, présenter un recours en remboursement de l´excès payé. A défaut, ils pourraient voir leurs droits à réclamer un remboursement prescrits au moment où la Cour de Justice rendrait sa décision.