LES PETITS RETRAITES EN RISQUE FISCAL (II)

Nous écrivions, en mai de cette année que les retraités venant de l´étranger (par exemple français ou belges) étaient en risque fiscal car bien souvent, ils ne déclarent pas leurs pensions étrangères en Espagne alors qu´elles sont taxables.

Un plan de révision fiscale spécifiques aux retraités a d´ailleurs été mené en 2014 et nombre d´entr´eux ont été redressés.

Le gouvernement vient d´adopter un projet de réforme (qui entrera en vigueur en janvier 2015) permettant aux retraités qui n´ont pas rempli leurs obligations de régulariser leur situation fiscale durant les 6 premiers mois de 2015.

Pour ceux qui ont déjà régularisé et qui ont payé des pénalités, le projet prévoit que ces pénalités seront remboursées.

CONDAMNATION DE L´ESPAGNE PAR LA COUR DE JUSTICE DE L´UNION EUROPEENNE EN MATIERE D´IMPOTS SUR LES SUCCESSIONS ET DONATIONS PAYÉS EN ESPAGNE PAR DES RÉSIDENTS DE L´UNION EUROPÉENNE

Nous écrivions en février 2012 dans ce blog que des remboursements massifs d´impôts pourraient avoir lieu. Cette possibilité est devenue réalité ce jour. En effet, la Cour de Justice de l´Union Européenne (CJUE) vient de publier son arrêt qui condamne l´Espagne.

Cet arrêt intéresse tout héritier/donataire ne résidant pas en Espagne et résidant dans un pays de l´Union Européenne (+ la Norvège, l´Islande et le Liechtenstein) et ayant payé (ou étant susceptible de devoir payer) de l´impôt sur les Successions et Donations en Espagne.

Exemple: résident français qui a hérité (ou va hériter) d´une maison en Espagne suite au décès d´un de ses parents qui lui, résidait en Espagne au moment du décès.

1.- Problématiques

La Commission européenne décida de poursuivre l’Espagne devant la Cour de justice de l’Union Européenne (CJUE), dans la mesure où elle considère que ce pays exerce une discrimination en exigeant des non-résidents qu’ils s’acquittent de taxes plus élevées que celles imposées aux résidents en matière de successions et de donations.

La Commission demanda officiellement à l’Espagne le 5 mai 2010 (IP/10/513) et une nouvelle fois, le 17 février 2011, de prendre des mesures pour se mettre en conformité avec les règles de l’UE en ce qui concerne les dispositions fiscales relatives aux successions et aux donations. Or, aucune modification n’a depuis lors été apportée à la législation espagnole sur cette question.

En Espagne, les droits de succession et de donation sont régulés à la fois au niveau national et au niveau des communautés autonomes. La législation des communautés autonomes accorde aux résidents un certain nombre d’avantages fiscaux qui, en pratique, leur permettent de payer des taxes beaucoup moins élevées que les non résidents.

Exemple de discrimination: un héritier résidant fiscal espagnol qui hérite de biens soumis à l´impôt sur les successions et donations en Espagne, peut, dans certains cas, obtenir une exonération de 99%/75% alors qu´un héritier résidant dans un autre Etat membre de l´Union européenne, dans les mêmes circonstances, n´aurait pas droit à cette quasi exonération et serait taxable jusqu´à un taux de 34%.

La CJUE vient de décider que ce traitement fiscal discriminatoire constitue un obstacle à la libre circulation du capital, principe fondamental du marché unique de l’UE, et contrevient au traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (articles 45 et 63 respectivement).

2.- Actions envisageables

Il est important de souligner que la reconnaissance par la Cour de Justice d´une telle violation du droit communautaire n´a pas d´impact automatique ou immédiat sur les situations personnelles de résidents de l´Union Européenne qui aurait payé un excès d´impôt en Espagne.

Par conséquent, si des particuliers estiment avoir subi un préjudice du fait de la violation du droit européen, ils doivent, dès à présent, présenter un recours en remboursement de l´excès payé. Cette demande doit concerner un exercice non prescrit fiscalement (4 ans).

Il existe également (pour les exercices prescrits), une action particulière (action en responsabilité de l´Etat) qui doit être exercée avant qu´une année ne soit expirée à compter d´aujourd´hui.

VENTE DE BIENS IMMEUBLES, PARTS SOCIALES OU ACTIONS DETENUS DEPUIS PLUS DE 20 ANS : DEPECHEZ-VOUS DE VENDRE.

1.- La réforme fiscale publiée dernièrement (juillet 2014) prévoit la suppression d´un régime fiscal avantageux pour les plus-values générées à l´occasion de la vente de biens (immeubles, actions, parts sociales etc…) détenus depuis 1994 ou avant cette date.

Ce régime fiscal permet d´exonérer une partie de la plus-value, et ce, en fonction des années de détention antérieure à l´année 1995.

Exemple : un bien immeuble acquis en 1980 et vendu en 2014 aurait 15 années de détention (1980-1994) sur lesquelles une exonération fiscale significative pourrait s´appliquer.

2.- Par ailleurs, concernant les cessions de biens immeubles, la loi en vigueur permet d´actualiser à la hausse le coût d´acquisition du bien (et par là même de minorer la plus-value).

Le projet de loi prévoit la suppression de cette possibilité d´actualisation du coût d´achat.

3.- Au vu de ces mesures, les propriétaires qui envisagent actuellement de céder ou donner (les donations étant soumises pour le donateur, au même régime fiscal d´imposition des plus-values que les cessions à titre onéreux) des biens anciens, ont tout intérêt à accélérer le processus de vente afin de le conclure avant le 1er janvier 2015.

VISAS DE SEJOUR EN ESPAGNE POUR LES ETRANGERS INVESTISSANT EN ESPAGNE (NOTAMMENT: ACHATS DE BIENS IMMOBILIERS D´UNE VALEUR MINIMUM DE 500.000 €).

Le 19 Septembre 2013

Une loi, approuvée ce jour a pour but d´attirer vers l´Espagne les investissements d´étrangers ayant d´ importants moyens financiers. La mesure vise les étrangers non européens.

Différentes modalités sont envisagées et notamment: achat de dette publique à hauteur minimum de 2 millions d´euros, investissement dans des sociétés ou banques espagnoles à hauteur minimum d´un million d´euros, achat d´un bien immeuble d´une valeur minimum de 500.000 €.

En contrepartie de ces investissements, des visas et autorisations de séjours seront octroyés (durée: 1 an ou 2 ans renouvelables pour une durée equivalente de 2 ans).